

Résumé de partie - DEADLANDS - 04/01/2008

Enfin bon, c’est comme ça, alors fini de se lamenter les filles c’est parti ! Calez vos derrières dans une chaise, avalez une dose d’infâme whisky, ouvrez les vannes de votre cerveau encore accessibles, et allons-y pour : le sixième volet de la campagne Deadlands.
Volet où nos compagnons ont donc quitté Varney Flats, laissant derrière eux des évènements plus ou moins brillants, pour chevaucher vers Julesburg, promesse de civilisation, de matériel médical, de saloon et de prostituées presque saines, mais aussi pour certain d’une tendre et douce femme prête à revigorer certaines parties touchées, ainsi que la présence d'une belle-mère…
Hélas pour nos héros, c’était par une très, très chaude journée de juin qu’ils devaient voyager et très rapidement, avant midi ils se virent contraint de s’arrêter tellement le soleil cognait. Jeff, Elliot et Tom supportaient très mal la chaleur, l’Indien et le Sergent Gordon souffraient de nombreuses blessures que la chaleur n’aidait pas à endurer, quant à Paquito il avait besoin de dormir, comme d’habitude. Nos valeureux héros étaient donc paralysés, coincés à 13 (eux, leurs six chevaux et Loco le chien de Paquito) comme des lamelles de viandes séchées sous une selle dans une petite anfractuosité ombragée de la roche, par un ennemi pluri-séculaire ayant défait plus d’une armée : le soleil. Ce qui n’empêcha pas Jeff de faire un feu à l’entrée de leur cache pour se rassurer, au grand damne des autres mais aucun n’eut la force d’affronter le soleil pour l’éteindre.
Nos amis choisirent de quitter ce petit nid douillet, parfumé de transpiration humaines et animales avec un soupçon de viande faisandée émanant de Jeff, pour voyager à la fraîche avant ensuite de s’abriter du froid. Selon l’Indien, cela leur permettrait ensuite de rejoindre Julesburg dans la matinée du lendemain et d’éviter un nouveau voyage sous le cagnard.
Malheureusement si la nuit se passa bien pour tous hormis le Sergent Gordon qui souffrit de cauchemars, le lendemain, dès les premières chaleurs notre héros mort-vivant s’affala sur son cheval avant de s’effondrer à terre, incapable de se relever. Et ce fut un piètre équipage qui arriva à Julesburg, des blessés entourant un camarade à l’agonie attaché par des cordes à son cheval.
Très rapidement le groupe se scinda. Tel un aimant, Elliot fut attiré par le saloon ; Paquito se fit happer par sa dulcinée et mit un point d’honneur à paraître encore plus endolori du bas-ventre ; tandis que Tom fit basculer Jeff dans un abreuvoir pour le rafraîchir, ce qui ne changea pas grand-chose, si ce n’est que plus aucun cheval ne but par la suite dans cet abreuvoir insalubre. Il fut alors monté inconscient par l’Indien et le Sergent Gordon dans une chambre aux rideaux tirés et volets clos, et laissé à tremper dans un bain d’eau glacée.
L’après-midi fut remplie en émotions diverses :
*Tom s’éclipsa mystérieusement avant de réapparaître et enchaîna sur une opération délicate d’un tendon du bras gauche de l’Indien sectionné par une griffure de vampire. S’il échappa à l’amputation, il ne peut désormais quasiment plus replier et déplier ses doigts de la main gauche.
*Le sergent Gordon se consacra à des tâches administratives concernant l’armée, tout en ingurgitant une quantité importante de ricoré à base de maïs pour se maintenir éveillé.
*Jeff eut quelques moments de conscience, mais passa la majorité de l’après-midi inanimé dans son bac d’eau.
*Elliot retourna à la forge pour augmenter sa quantité de balles d’argent en vue de la pleine lune dans à peine trois semaines, puis regagna le saloon pour trinquer au travail bien fait.
*pour Paquito, une pose pourrait résumer la situation : l’homme allongé nu dans son lit, une cuisse de poulet à la main, les yeux ensommeillés prêt à sombrer dans les bras de Morphée mais son membre inférieur toujours tendu dans la bouche de la douce mais néanmoins sulfureuse Justine.
Quant à la soirée un évènement notable, et même truculent, marqua le saloon où résidaient nos amis : Paquito, ragaillardi, descendit fêter ses retrouvailles quand il croisa le regard envieux de quelques énergumènes qui avaient dû tenter d’aborder sa femme durant son absence. Après quelques provocations, le plus prétentieux du groupe eut le nez écrasé, et encore c’est un euphémisme, sur la table tandis que le Sergent Gordon calma d’un revers de main puissant deux des acolytes s’apprêtant à porter secours à l’homme sans pif. Le dernier ne demanda pas son reste et s’enfuit. Quant au malheureux qui avait provoqué Paquito, s’il avait eu le choix il aurait sans conteste préféré traverser la grand rue nu pour plonger dans un bac de goudron puis enchaîner par un salto dans les plumes avant de quitter la ville ; mais ce choix il ne l’eut pas et la décence m’interdit de révéler ce qui s'est passé…
Hum, je vois dans tes yeux, petit lecteur, que tu es prêt à tout laisser en plan si je ne te révèle rien, n’est-ce pas ? Alors, voici la vérité et un conseil : Paquito, devant la population du bar hilare, lui vira son froc avant de l’immobiliser afin que Loco se défoula sur le postérieur ainsi dévoilé. Même Guffy admit que son gendre remontait dans son estime. Moralité : réfléchis à deux fois avant de provoquer un mexicain !
Tandis que le saloon était en proie à la gaieté et l’ivresse, un évènement passa inaperçu : Tom s’éclipsa dans la chambre de Jeff, rejoint peu après par des individus dont une « beauté froide au regard de pierre » dixit un saltimbanque aussi sobre qu’Elliot. Une des sœurs de Guffy affirma avoir vu un homme avec des tuyaux, des seringues et une pompe, et ce juste après avoir vu Jésus lui révélait qu’elle se marierait à un brillant scientifique.
Au petit matin, un seul homme dans le saloon cumulait les trois états suivants : réveillé, frais et dispo, et c’était Jeff. Il se contenta d’expliquer que la morsure du vampire à Varney Flats avait commencé à le contaminer, et que sans l’aide de Tom il y serait passé.
Les quatre jours qui suivirent furent assez paisibles, hormis pour le Sergent Gordon dont les cernes autour des yeux devenaient aussi noires que le café qu'il ingurgitait. Un évènement ponctua la dernière soirée avant l’arrivée des renforts : Guffy paya la tournée générale pour annoncer que sa fille Justine était enceinte ! A l’heure qu’il est, je crois que Paquito ne s’en est toujours pas remis. La soirée fut mémorable et seule sa condition de mort vivant empêcha Jeff d’être bourré.
Mais après le soleil vint le mauvais temps, et dès le lendemain matin le Sergent Gordon fut mis aux arrêts par le général Allister venu en renfort avec le 7ème de cavalerie. Peu de temps après, la nouvelle fut répandue par les soldats : le général Allister considérait la paix avec les indiens nulle et non avenue car elle avait été négociée par des civils.
Après renseignements auprès de certaines sources, nos amis dressèrent un portrait d’Allister : un arriviste dangereux venu massacrer des rouges pour auréoler de gloire son statut de général.
Nos amis se firent donc recruter pour surveiller de près les actions d’Allister, et la colonne se mit en marche ; cinq jours plus tard, en fin de journée, ils atteignaient une cuvette dans laquelle se situait un village indien. Jeff et l’Indien, embauchés comme pisteurs, tentèrent d’attirer l’attention des indiens avec des reflets de miroir et un signe gravé sur une pierre, mais sans résultat apparent.
La tactique d’Allister était simple : disposer les canons autour de la cuvette, bombarder, donner la charge par la passe et acculer les indiens contre la rivière et les massacrer à coups de Winchester par les hommes disposés en retrait.
Toutefois, petits spectateurs, tu sais que nos héros ne peuvent pas laisser cette exaction se commettre ! Ils vont tout faire pour empêcher ça ! Brave spectateur à la morale intègre, je vais te rassurer : oui, nos héros vont tout faire. Mais pour les âmes sensibles, arrêtez-vous là. Pour les fervents partisans d’un gouvernement libre et d’une armée intègre, halte là, n’allez pas plus loin ! La morale est le lot des petites gens comme nous ou des plus grands héros ayant vécu d’atroces évènements.
Ainsi, malgré les feux qu’allumèrent nos hommes, malgré des barils de poudre inutilisables parce que Paquito et son chien pissèrent dedans après s’être retenus trois jours de suite, malgré les chamans qui gelèrent discrètement l’eau pour évacuer les femmes, les enfants et des guerriers, la charge fut donnée et les canons tonnèrent.
Fou furieux, Allister intima l’ordre à la cavalerie de traverser mais les chamans stoppèrent leurs sorts et la glace s’effondra, entraînant les premiers cavaliers dessus. Allister lui-même s’effondra, mais à cause d’une balle qui atterrit dans son cheval, balle tirée par le Sergent Gordon qui n’aurait fait qu’une bouchée d’Allister si le Jésuite lui servant de conseiller ne l’avait pas gêné ; Gordon lui tira donc une balle à bout portant pour l’éliminer, mais ce dernier opéra un transfert de blessure et notre Sergent comme le Jésuite se retrouvèrent agonisant par terre, une balle dans l’estomac.
Quand nos autres camarades descendirent dans le village à leur tour, ils ne pouvaient plus grand-chose. Jeff et l’Indien tentèrent bien de simuler la mort de l’Indien, car le délai pour transmettre notre Indien à la pleine Lune était désormais dans moins de six jours, mais trop peu d’Indiens le virent, occupés à lutter contre les hommes du 7ème de cavalerie. Ce fut un carnage, Allister fit brûler le village et massacra tous les prisonniers.
Quant la colonne se remit en marche, on pouvait voir au loin des signaux de fumée entre villages indiens. Les représailles allaient arriver. Les pisteurs trouvèrent un gué, et Allister ordonna à son conseiller gravement blessé de prendre la tête des civils pour qu’ils placent les chariots de ravitaillement et de munitions en travers du gué, d’abattre quelques arbres et de tenir la position avec quelques soldats tandis que le 7ème de cavalerie était déjà en marche pour rattraper les rescapés du village.
Nos héros commencèrent par aider, mais quand les indiens arrivèrent, très nombreux, la vraie tactique d’Allister apparut clairement : sacrifier les éléments inutiles pour que le 7ème de cavalerie se sauve. Nos héros prirent donc la poudre d’escampette, car quitte à mourir, ils préféraient choisir d’emporter avec eux le vrai responsable.
En suivant la passe, nos héros ne tardèrent pas à tomber sur une marée de cadavres ; comme lors de l’attaque du village, Allister ne fit aucun prisonnier des rescapés du village. Ecoeurés et encore plus remonter contre Allister, surtout Paquito dont ça faisait six jours que ses camarades lui expliquaient que la rumeur disant que Allister sortait avec Guffy était vrai, ils finirent par rattraper la colonne du 7ème de cavalerie en même temps que d’autres fuyards de l’attaque du gué dont le conseiller Jésuite. Furieux de voir des hommes encore vivants, Allister fit mettre tout le monde aux arrêts pour désertion.
La nuit tomba, et une tempête de neige se leva sur la troupe alimentée par la magie des shamans. Impossible de faire halte car les Indiens lançaient des raids réguliers sur les arrières de la troupe. Et impossible de fuir car ils étaient coincés dans le canyon.
C’est dans ce contexte que nos vaillants héros décidèrent d’agir : ils se laissèrent doucement distancer, puis Paquito engloutit une potion de loup-garou avant de se lancer à l’attaque de la colonne pour se faire Allister. Entre un loup-garou, deux fioles de nitroglycérine qui furent envoyés parmi la troupe, la nuit, la neige, le froid, le vent, les parois oppressantes du canyon et la présence invisible des indiens, ce fut la panique. Des officiers tentaient de maintenir l’ordre mais Jeff, Gordon malgré ses blessures et l’Indien faisaient feu de toute part. Les soldats qui le purent répliquèrent : nos amis se prirent des balles perdues mais aucune mortelle. C’est alors que, au moment où ils arrivaient à la tête de la colonne, Gordon prit une balle de trop, tomba de cheval et fut piétiné. Ne pouvant rien faire, nos autres héros redoublèrent de violence et se jetèrent sur Allister et son conseiller. Le premier fut éviscéré par le loup-garou et scalpé par l’Indien tandis que le second fut tué par une balle en plein cœur. Nos amis partirent alors au galop pendant que le loup-garou récupérait le corps du Sergent Gordon.
C’est sur cette attaque épique digne des plus grands mythes, accompagnée d’une mort des plus tragiques, que se termine cette aventure.
Nos héros tombèrent un peu plus loin sur Chamberlain dépêché en renfort. Lui apprenant qu’ils avaient tué le général Allister, Chamberlain préféra les laisser continuer comme s’ils ne les avaient pas vus. Ils firent donc route vers Julesburg, qu’ils atteignirent quatre jours plus tard. Nos prodigieux compagnons apprirent que les indiens avaient compris qu’ils avaient été aidés, ils n’attaquèrent par Chamberlain, mais interdirent à l’Union Blue de traverser la nation Sioux. Dans un geste de grande clémence, de celui où l’on reconnait les grands hommes et où l’on se dit que les officiers ne sont pas tous des pourris, Chamberlain obtint que l’Indien ne soit pas livré à la pleine lune.
HAHA, je te prends en flagrant délit lecteur ! Tu te relâches dans ton fauteuil ? Tu te sers un nouveau whisky ? Tu essuies une larme que tu as versée à la mémoire de Gordon ? Tu te rends compte que tu ne respirais plus ? Halte là ! As-tu compté le nombre de jours avant la pleine Lune ? Non ? Et bien il n’en reste qu’un. La prochaine nuit, Paquito se transformera, et cette fois il ne se contrôlera pas ! La grande épopée devra-t-elle se finir par un massacre à Julesburg ? Paquito ne connaîtra-il jamais son enfant ? Justine mourra-t-elle de chagrin ? Nos héros vont-ils se retourner contre Paquito (on sait que Jeff et Elliot se sont préparés) ?
Alors ferme l’œil, le bon, et la prochaine fois, ce sera peut-être la dernière des aventures, car les histoires tragiques sont toujours les plus belles…
Eric BEER - MJ à DEADLANDS