La statue du héros de la bataille visible dans les jardins de l'Alhambra (au fond à droite)
Senior el Stéph de Cartigny Chevalier Français
Au milieu du XIIIe siècle, de l'ancienne puissance d'al-Andalus il ne reste plus que le petit émirat de Grenade sur lequel règne, depuis 1238, la dynastie des Nasrides. Vers la fin du XVe siècle, après une longue période de paix, les Rois Catholiques, Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille, décident que l'Espagne doit être toute entière catholique et que cette présence musulmane n'a que trop duré. Dieu sait qu'il n'a pas toujours été bon de ne pas être catholique en Espagne. Une armée est donc levée pour aller récupérer cette petite portion de territoire.
Voici deux des trois généraux, qui sont arrivés en cette fin décembre 1491 à proximité de Grenade. Apercevant l'armée adverse retranchée dans une solide position, ils décident d'accepter le terrain proposé par l'ennemi. La présence d'Anglais et de Français dans cette armée laisse perplexe le général espagnol (à droite sur la photo), et il n'a pas tout à fait tort, car à peine la journée commencée les Français la commencent mal.
Il était convenu au départ qu'ils se rendraient, sur la droite, voyant une petite colline d'aspect fort champêtre, el senior el Stéphano de Cartigny, décide de s'y déployer. Or, cette petite colline s'avère rempli de ronces, de petits rochers saillants, bref plus accidentée qu'il n'y paraissait, impossible donc d'y ranger la cavalerie en ordre de combat. La bataille faillit dégénérer quand le général anglais eut un petit rictus amusé. Cela a manqué de provoquer la colère des seigneurs Français. Il s'en est fallu de peu que les Maures en fait d'acteurs se retrouvent spectateurs d'une bataille franco anglaise. D'autant que les Anglais n'auront de cesse de se plaindre de devoir attendre la cavalerie française pour pouvoir avancer.
En face, l'inquiétude gagne les esprits. Al Jiha sait qu'il faut remporter cette bataille, car si l'armée adverse est victorieuse, non seulement cela en est fini de la présence maure sur le territoire qu'ils occupent depuis pourtant plus d'un siècle, mais l'ennemi n'a en général pas la victoire "douce". Le pillage est prévisible, mais également le massacre de toute la population musulmane. Si les maures ont été tolérants vis à vis des catholiques, l'inverse ne sera absolument pas vrai.
La bataille pour les Maures sera difficile, ils n'ont que deux régiments de cavalerie lourde, qu'ils gardent en réserve, et disposent de troupes légères et moyennes en abondance. Ils vont donc adopter leur tactique habituelle dont il faut reconnaître l'efficacité, harceler l'ennemi avec leurs armes de jets en évitant au maximum le contact. Ils ne font pas le poids aux corps à corps face aux armures lourdes de leurs ennemis.
La tactique de l'armée du royaume de Castille sera limitée. Ils n'envisagent qu'une seurle chose, Charger.... piétiner, pour ensuite, piller etc etc. Il a cependant été convenu de réduire le front au maximum, et de mettre en position la cavalerie lourde sur la droite du dispositif. Le soutien à gauche se fera par 3 unités d'arbalétriers, et l'extrême gauche sera tenue par des troupes légères, et par les redoutables archers anglais.
La cavalerie lourde avance, masquée par un écran de cavalerie légère. Les Cavaliers Catholiques savent que les ennemis attendent et espèrent une charge spontanée d'une ou deux unités de cavalerie isolée, un effort de cohésion important est donc fait pour former et garder une ligne avec les quatre unités. Chose inhabituelle, Al jiha (anciennement pharaon, et déjà Emir arabe du temps des croisades), la joue pleinement défensive. Il faut dire qu'il n'y a pas grand chose d'autre à faire et que le contraire serait folie. Et même s' il nous a prouvé plusieurs fois qu'il pouvait être déraisonnable, il a décidé que 3 défaites consécutives à DSC sont suffisantes, et qu'il était grand temps de renverser le cycle. Il profite d'être très bien secondé pour améliorer encore ses positions défensives. Ils envoient l'infanterie légère ralentir encore la progression adverse, et augmenter ainsi le temps qu'il faudra à l'ennemi pour arriver jusqu'à eux.
Les flèches font leur effet et la cavalerie légère qui fait écran est obligée de fuir, voire de subir des pertes, laissant en première ligne la lourde. Les Maures jouent encore très bien le coup, en attaquant le soutient gauche de la cavalerie, les arbalétriers, ils subissent une pluie de flèches qui commencent à attaquer le moral.
Les Français maudissent la lâcheté adverse, si quand j'avance tu recules, comment veux tu que je te bouscule. Alors que la cavalerie arrive à distance, les Maures reculent, et plus grave, détruisent la cohésion si difficilement acquise. Plusieurs charges sont ainsi annulées. C'est plus grave pour l'espagnole qui n'est plus du tout en position et subit les tirs sans rien faire.
C'est à ce moment que le Français pousse un ras le bol, et arrive à faire ce que tout le monde tentait depuis une ou deux heures, faire un mouvement, suivi d'une charge. Malheureusement la cible n'est pas à la hauteur, car il n'y a en face de lui qu'une infanterie légère qui va esquiver, et une unité de cavalerie légère qui va devoir combattre. L'affaire est rondement menée et les Maures sont couchés dans l'herbe, maigre victoire.
Il était temps car le corps centrale franchit un nouveau pas de moral, et il faut maintenant tenter de soustraire à la furie des Maures les quelques cibles qui pourraient aggraver la situation.
Le Français encore enthousiaste, et dans un état d'extase consécutive à sa charge (le Français est ainsi), ne voit pas le régiment adverse de cavalerie lourde lui foncer dessus. Ils sont plus nombreux (trois socles contre deux), chargent, sont équipés de lance, bref tout le monde tourne la tête pour ne pas voir cela. La bataille est perdue, le corps central n'en peut plus de fuir, la plupart sont épouvantés voire décapités. L'aile gauche est mal partie, seuls les archers anglais tiennent encore magnifiquement le terrain. Cette charge signifie la fin des derniers espoirs.
C'est dans une situation pareille que l'on reconnait le héros, et que le Français est capable de se dépasser. La charge tourne au cauchemar pour les Maures et le premier combat, malgré la supériorité flagrante est perdue. Stéph de Cartigny pousse son célèbre cri "CHARGEZ". La poursuite commence. La tuerie est sanglante et indescriptible. L'unité de cavalerie "E lourde" adverse est détruite, redonnant l'espoir à tout le monde dans le camp de castille. D'autant que la cavalerie française poursuit son chemin et va détruire maintenant les archers moyens terrorisés.
Tout se joua pourtant au dernier tour, car si la dernière unité de cavalerie des Maures avait pu faire sa dernière charge au centre du terrain sur les survivants du corps du général en chef, cela était terminé pour les Castillans. Fort heureusement, ils sont passés en désordre juste avant la charge et n'ont pu qu'assister à la fin de leur armée. A l'autre bout, la cavalerie du corps central encore intacte, et n'ayant encore rien fait, arrive à cueillir les quelques unités qui suffirent à détruire totalement ce qui restait de moral aux musulmans de Grenade.
Le seigneur français a donc, grâce à sa charge, donné la victoire au royaume de castille. Cela montre également qu'il vaut mieux ne pas se prendre une charge se S lourd dans la tête à DSC, c'est difficile de s'en remettre.
La partie s'est cependant montrée beaucoup plus équilibrée qu'il pouvait paraître au départ. Le léger tient le coup, et profite de son statut pour s'esquiver. Le trophée del seignor de Cartigny. Ne cliquez sur l'icône que si vous êtes majeur, car les trophées de l'époque, ne sont pas à exposer aux yeux de tout le monde.
Le trophée del seignor de Cartigny. Ne cliquez que si vous êtes majeur, car les trophées de l'époque, ne sont pas à exposer aux yeux de tout le monde.