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Résumé de partie - DEADLANDS - 07/12/2007

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Heures sombres, noires mélopées et froides couches. Tout aspect à un contraire, un janus corrompu gangrenant couche d’épiderme par couche d’épiderme le liquide de vie et de bonté présent inconsciemment dans chaque parcelle de notre tout. Voici, bien tragiquement malvenu : le cinquième volet de la campagne Deadlands.

Après une nuit où le vent d’Est apporta son lot de notes d’harmonica et d’odeur de merde – Jeff ayant choisi de brûler les toilettes contenant le corps du chef de gare coincée au fond de la fosse avec un harmonica en guise de veillée funèbres – nos amis suivirent la voie ferrée en espérant découvrir le train contenant l’engeance perfide qui a vidé de son sang l’homme de Barlowe station.

Mais après une journée de cheval – qui fut dès plus désagréable, soit dit en passant, pour Paquito dont les organes reproducteurs ne s’étaient pas encore vraiment remis des coups de bras mécanique du défunt Jethro – nos héros débarquèrent à Varney Flats, petit bled de 300 âmes en comptant la quarantaine de chasseurs de bisons squattant aux abords, comme il y en a peu dans le trou du cul du Nebraska.

Un interrogatoire épique du chef de gare, dont l’intelligence semblait au moins aussi élevé que celle de mouches paressant au soleil sur le cul d’un âne, attendait Jeff et l’Indien qui découvrirent après quelques intimidations qu’il n’y avait pas eu de train depuis le jeudi dernier (soit 4 jours) et que le prochain train ne passerait que le jeudi. Et que non, on n’attendait pas d’autres trains avant jeudi. Et pourquoi poser des questions sur un autre train puisqu’on vous dit qu’il passe le jeudi.

Pendant ce temps, Paquito partit soulager sa douleur testiculaire à coup de tequila accompagné par Elliot, qui but en une demie heure ce qu’un bûcheron canadien boit en une semaine, sic. Après avoir loué une chambre pour le Elliot ivre mort, Paquito partit au drugstore où il découvrit que le maire de Varney Flats (gérant d’un magasin recelant nombre de surprises dans un bled aussi paumé) est un con imbu de sa personne doublé d’un mégalo qui s’apercevrait bientôt que Paquito faut pas le prendre pour le premier gringo venu, olé !

Quant au Sergent Gordon et à Tom, ils apprirent de leur côté que la ville n’avait plus de shérif depuis une journée car il était parti participer au deuil d’une famille tombée sous le joug d’Abner Knaggs, un infâme criminel qui a dû tuer au moins une fois dans sa vie tout ce que la Création compte de vivant. Abner, une fois arrêté par le shérif voilà deux jours fut mis en prison sous la surveillance de l’adjoint Nathan Parrish, un jeune homme de 18 ans aux ambitions héroïques mais dont le courage est au moins aussi absent chez lui que la vie est présente dans le corps de Jeff. Par ailleurs, ils apprirent aussi qu’une partie de la population dont le maire supportait mal la présence des chasseurs bisons et qu’un exemple sur Abner Knaggs serait des bienvenus pour calmer les ardeurs, d’autant que le shérif était absent.

La soirée arrivant, nos amis se séparèrent :
Jeff, l’Indien et le Sergent Gordon accompagnèrent Nathan au bureau du shérif où ils vérifièrent que, effectivement, Abner Knaggs était une vraie, vraie grosse enflure à qui on a pas envie de coller une bastos entre les deux yeux pour le faire taire mais plutôt de le torturer avec un fer chaud dans le fion pour l’entendre chanter Ramona ! Cela ne les empêcha pas de se foutre de sa gueule, sous les yeux effarés de Nathan, dont la plus grande audace consistait à pousser l’écuelle de bouffe avec le balai sans regarder Abner dans les yeux.
Tom, après un passage au drugstore du maire qui possédait même un pistolet familial en roche fantôme qu’il acheta pour la bagatelle de 1200$, partit à la forge pour faire quelques expériences.
Enfin Paquito, après avoir vérifié qu’Elliot ne s’était pas endormi, ni étouffé dans son vomi, partit se faire payer un coup au bar par un type franchement attachant qui ne comprenait pas que Paquito déversa sa colère à coup de feu dans l’enseigne du saloon. Paquito, en voyant débouler le maire un peu plus tard, se rendit vite compte que Nathan n’avait pas entièrement tort en pensant qu’on voulait faire d’Abner un exemple : le maire et quelques acolytes étaient en train de chauffer la foule du saloon à coup de beaux discours et de verres de whisky.

Une explosion retentit dans la ville vers 22h00. Le drugstore du maire était en proie aux flammes. Paquito, après une petite course dans les ruelles sombres de Varney Flats pour rejoindre le bureau du shérif, s’enfila une gorgée de Tequila avant de s’allumer un cigarillos et d’afficher un sourire satisfait en balançant à son chien : « l’a pas volé celle là ce con ! ».
Nathan de son côté découvrit, après être sorti de sous son bureau pour se protéger d’une hypothétique seconde explosion, que Abner Knaggs avait pris une balle de revolver dans la tête avant de se la faire trancher. « Sainte marie mère de Dieu, protégez moi » se dit-il en allant vomir sur le palier. Palier où il vit l’Indien avec la tête de Knaggs, Jeff rechargeant son arme et Paquito expliquant à ses amis que le maire il aurait pas dû le prendre pour un pôv con d’américain de l’Est. S’en était trop, il alla s’enfermer dans sa chambre pour pleurer son trop plein d’émotions.

Quelques minutes plus tard, une foule armée et en colère menée par le maire débarqua, pour faire un exemple de Knaggs et de Paquito.
Bien décidé à ne pas se laisser faire, nos amis montrèrent aussi les armes. Une joute orale s’engagea entre Jeff qui accusa le maire de manipuler la foule et le maire qui accusait nos amis d’être de plus basse extraction que les chasseurs de bison, surtout ce chien galeux de fils de pute de mexicain.
Il n’en filait pas plus à Paquito pour qu’il se rende, histoire de s’approcher du maire et de surprendre tout le monde en lui glissant le couteau sous la gorge.
La foule était au moins aussi tendue que le corset d’une jeune mariée et ne savait plus quoi faire. Jeff désamorça la situation en montrant qu’avec ses amis il avait réglé le compte de Knaggs ; du coup la foule se dit qu’ils n’étaient pas si mauvais, et que finalement l’incendie du drugstore était peut être accidentel. Quant à Nathan, qui revint juste au moment où Paquito prit le maire en otage, il choisit de s’évanouir en souhaitant se réveiller une fois que nos compagnons seraient partis.

Vers deux heures du matin, l’aventure de nos amis prit une tournure des plus sombres.
Un train entra en gare, déversant une multitude de créatures démoniaques qui partit en tout sens s’emparer de villageois.
Tom, souhaitons que Dieu n’ait vu qu’un bon geste dans ses actes, tira dans la foule des monstres et des villageois capturés à coup de nitroglycérine. Paquito voulut se joindre à lui en balançant un bâton de dynamite mais ne réussit qu’à atteindre une maison de villageois barricadée.
Le train ne s’attarda pas en gare, et repartit aussitôt la provision de villageois faite.

L’Indien et le Sergent Gordon, n’écoutant que leur courage, partirent à la poursuite du train. Ils sautèrent sur le wagon de queue, passèrent d’un wagon à l’autre, exterminèrent le conducteur du train qui n’était autre qu’un infâme zombi, avant d’être obligé de se barricader dans la cabine assaillie par les créatures les ayant entendus marcher sur les toits des wagons.
En cherchant à stopper le train, ils actionnèrent par mégarde un mécanisme permettant aux roues du train de s’adapter aux différentes largeurs de voies et le firent dérailler. En sortant de la cabine, ils entendirent les cris de douleur et les appels à l’aide des villageois mais ne purent même pas leur porter secours car déjà ils se faisaient encercler par les créatures de la nuit.

Tu trembles, lecteur, pour nos amis, n’est-ce pas ? Est-ce la fin du Sergent Gordon et de l’Indien ? Non, tu te dis que Elliot a dessaoûlé et est parti à leur rescousse, transformant grâce à ses pouvoirs son pistolet en véritable sulfateuse ! Et Tom arrive derrière, chevauchant son alezan aussi noir que la nuit, prêt à faire feu de son fusil à fléchette de nitroglycérine dès que l’Indien et Gordon se seront mis à ouvert, tandis que d’un bond leste et majestueux Paquito transformé en garou sautera sur les survivants pour les achever de ses crocs luisants ! Et Jeff, plein de miséricorde, sera parti délivrer les villageois ! Si c’est que tu t’imagines spectateur, alors ton cœur est pur et plein de bonté, et tu te dois d’arrêter de lire les aventures de nos héros.

Car la terrible vérité est la suivante : pensant rejoindre l’Indien et Gordon rapidement, Tom et Jeff examinèrent d’abord les cadavres des créatures mais découvrirent, en manquant pour Jeff de se faire arracher la gorge par une mâchoire acérée en voulant aider Tom se faisant étrangler, que seules les créatures ayant perdu leur tête ou ayant eu la colonne brisée étaient mortes. Les autres vivaient encore. Avec l’aide des chasseurs de bisons, ils exterminèrent les survivants, ce qui les retarda un peu plus. C’est alors que surgit le maire, annonçant qu’il donnerait 20$ pour chaque villageois ramener vivant avant de décéder sous les coups de feu de… Paquito qui en avait plus qu’assez de l’entendre. Puis Paquito s’écroula à son tour d’une balle dans le dos, tirée par Nathan qui ne comprenait pas toute cette violence envers le maire, Nathan qui finit raide mort à son tour d’une balle dans la tête tirée par Jeff, écoeuré qu’on ait pu tiré dans le dos d’un homme et surtout de Paquito car dira Jeff « c’est à moi de tuer le mexicain ». Tom dû donc s’occuper de Paquito, dont la balle n’avait en fait rien toucher de vital, mais qu’il fallait tout de même extraire. Puis, au lieu de partir avec le groupe de recherches, Tom et Jeff s’empressèrent de vérifier si le télégraphe fonctionnait encore pour, chacun leur tour, envoyer des messages. Quant à Elliot, et bien à part une quinte de toux et un vomissement, il dormait toujours du sommeil paisible de l’alcoolique chronique. Telle est la dure réalité de l’Ouest. Mais, toi qui as continué l’histoire, tu avais déjà deviné que rien n’est tout blanc ni tout noir dans le Weird West.

Toujours est-il que, pour te rassurer cher spectateur, le groupe parti à la recherche des survivants découvrit l’Indien et le Sergent Gordon inanimés, couverts de griffures dont certaines très profondes mais encore en vie. Ils n’avaient aucun souvenir de la lutte contre les créatures. Peut-on parler de miracles ou bien le destin aurait-il mieux fait de laisser mourir nos héros dans cet acte héroïque de lutte contre les forces du mal, tel un dénouement de tragédies comme on en fait plus depuis la mort de Shakespeare ? Seul l’avenir nous le dira.

Ce dernier volet se termine par l’image de nos héros quittant la ville de Varney Flats endeuillée et prise en main par les chasseurs de bisons, malgré que l’Indien, le sergent Gordon et Elliot (pas tout à fait dessaoulé) tiennent à peine en selle. En passant près de la carcasse du train, nos amis virent une vingtaines de personnes s’activant autour et, d’un même élan non-concerté et plus que louche, Tom et Jeff suggèrent de les ignorer.

Ainsi s’achève ma narration au ton un brin éraillé par la déception et la dure réalité de la vie, malgré l’héroïsme toujours présent de membres zélés à la foi envers le bon aussi inébranlable qu’un roc aguerri face aux bourrasques sordides du mal sans pareil. Y comprendra qui voudra, car la sagesse est comme un écueil esseulé parmi un bouillonnement plénier de bêtises et de mensonges.

Eric BEER - MJ à DEADLANDS